Zoom sur le bois dans les Jeux de Paris
Labels et Certifications bois : pour un matériau performant et responsable Un matériau performant

Labels et Certifications bois : pour un matériau performant et responsable

Mis à jour le 22 janv. 2024 à 12:04:07

Découvrez les labels et certifications qui permettent d'appréhender les qualités d'un produits à base de bois.

La certification des produits bois s’est fortement développée pour garantir une consommation éthique de bois, ainsi que les performances techniques du matériau. Qu’il s’agisse de respecter la gestion durable des forêts ou d’établir une garantie de performance des produits bois, sachez que la certification du bois permet de s’assurer des conditions de récolte et de transformation, pour proposer des produits répondant aux attentes des consommateurs et aux exigences de qualité.

D’après sa définition, la certification est une procédure par laquelle un organisme tierce partie donne, sur la base de contrôle (audits, essais) une assurance écrite qu'un produit, service ou personne est conforme à des exigences spécifiées dans un référentiel. La communication se fait au moyen d’une marque qui, pour un produit, peut faire l’objet d’un marquage pour distinguer son origine, sa performance, sa qualité et sa conformité avec les normes. Il est possible de faire référence à ces démarches dans les appels d’offres, notamment publics, pour cibler une qualité de matériau attendue. Ainsi, le maître d’ouvrage peut afficher les valeurs qui lui sont prioritaires, en vue de la réalisation de son projet de construction.

La certification est régie par des normes internationales d’accréditation qui fixent des règles d’organisation et de fonctionnement pour assurer l'impartialité et la rigueur des procédures d’évaluation d’instruction, de surveillance et de décision. Les organismes certificateurs sont généralement eux-mêmes contrôlé par un accréditeur, le COFRAC en France, pour garantir le respect de ces règles.

Les labels sont des dispositifs qui s’inspirent de la certification mais sans être soumis au fonctionnement relevant de normes internationales de la certification, ce qui leur confère une plus grande latitude dans leur règles de fonctionnement.

Des labels de gestion durable des forêts… mais pas que !

La labellisation des produits bois commence à l’origine du matériau, à savoir en forêt. Afin de s’assurer que la consommation de bois ne remet pas en question la pérennité du monde sylvicole, il existe différents labels et certifications bois sur ce sujet.

En effet, tout en étant conscient des nombreux atouts du matériau, ne serait-ce qu’en construction, il est par exemple nécessaire de s’assurer du respect de l’équilibre du volume de bois existant en forêt, pour ne jamais remettre en cause un usage futur de la ressource. C’est tout l’objet des labels et certifications forestières existantes, qui imposent le respect de nombreuses exigences complémentaires.

La forêt française est la 4e forêt d’Europe, en matière de surface, occupant près de 17 millions d’hectares en France métropolitaine.

Si les besoins en bois sont grandissants, la surface forestière française grandit d’année en année, depuis près de deux siècles, grâce à deux principes simples de gestion durable des forêts : replanter chaque arbre coupé et ne pas consommer plus que ce que la forêt produit. Ainsi, la forêt française n’est nullement concernée par des problèmes de déforestation qui concernent des massifs forestiers de l’hémisphère sud.

Si les prémices d’une gestion durable des forêts en France remontent au xive siècle, puis à l’époque de Colbert, avec une ordonnance en 1669, des labels existent depuis la fin du xxe siècle pour imposer le respect d’exigences sur la récolte, la transformation et l’utilisation du bois. Ils concernent aussi bien les propriétaires forestiers, les entreprises de transformation du bois (ex. : scieurs, charpentiers, etc.), que les porteurs de projets de construction. L’apposition d’un label requiert que l’ensemble des étapes de transformation du matériau soit ainsi respectueux du cahier des charges du label en question. On parle ainsi de « chaîne de contrôle ».

Si ces labels ont logiquement des avantages environnementaux (ex. : respect de la biodiversité, de la ressource en eau, etc.), ils intègrent aussi des critères sociétaux (ex. : conditions de travail des récoltants, etc.). Ils exigent aussi l’instauration d’une traçabilité des produits par les entreprises qui se succèdent.

Les deux certifications majoritaires en la matière sont PEFC® et FSC®. Ils concernent tous les types de produits à base de bois, qu’il s’agisse des plus « gros » (ex. : bâtiment bois) aux plus « petits » (ex. : cahier, papier hygiénique, etc.). On reconnaît un produit labellisé par l’apposition du logo du label correspondant.

Source : PEFC® - Copyright

PEFC® est un sigle anglophone qui signifie « Programme de reconnaissance des certifications forestières ». Il a été créé en 1999 à Paris. Il existe aussi bien à l’échelon français, via « PEFC France » que dans le monde entier à travers « PEFC International ». Fin 2021, le label représente près de 330 millions d’hectares de forêt à travers le monde (dont 5,8 millions d’hectares en France).

Concernant FSC®, il signifie Forest Stewardship Council. Ce label a été créé à la suite du sommet de la Terre, organisé à Rio de Janeiro en 1992. Il représente aujourd’hui 229 millions d’hectares de forêt de par le monde, à travers 1 190 membres répartis dans 90 pays.

Sources : Fibois France ; France Bois Forêts  - Copyright

En achetant un produit labellisé PEFC® et/ou FSC®, le consommateur s’assure ainsi du respect d’un cahier des charges responsable, tout au long de la transformation du matériau, et participe à la gestion durable des forêts. On parle aussi bien du maintien de la ressource et de sa capacité à lutter contre l’effet de serre que de la préservation de la biodiversité, quand on sait que 50 % des espèces sont effectivement menacées par le changement climatique.

Si de nombreux ouvrages utilisent depuis longtemps des produits certifiés, notons que la démarche de certification même du bâtiment est aujourd’hui possible par au moins l’un de ces labels. Ce processus récent implique jusqu’au maître d’ouvrage qui peut faire certifier son bâtiment. Par son action, le porteur de projet impulse une dynamique de changement vertueux de la gestion de la ressource et de sa transformation, et montre la voie pour une déclinaison sur d’autres ouvrages.

C’est notamment le cas de l’agence ONF et Chambre d’Agriculture des Vosges, à Épinal, qui fut le premier bâtiment de France ainsi certifié PEFC®. Un bâtiment particulièrement exemplaire sur l’utilisation d’un bois qui a poussé à proximité du site de construction.

Des labels et certifications pour la ressource et sa transformation en France

Soucieux de proposer un matériau performant et responsable, la labellisation des produits bois concerne aussi la provenance du bois : une attente de la société, qui, particulièrement depuis le confinement en 2020, est de plus en plus soucieuse de consommer « local ».

Si le potentiel forestier de la France est réel, l’ensemble des produits bois ne vient pas toujours du territoire national, vu que le marché est aussi mondialisé. Afin de tirer la quintessence des massifs français, les entreprises ont désormais la possibilité de proposer des produits labellisés « Bois de France® ».

Né en 2020, ce label assure une provenance et une transformation française du matériau bois. Il permet donc de soutenir la filière nationale et ses acteurs économiques, tout en limitant les transports et leur impact environnemental, favorisant aussi les circuits courts. Par un tel appui, l’offre des entreprises locales est mieux connue. Ces dernières peuvent aussi plus facilement investir pour se moderniser et développer de nouveaux produits ou de nouvelles technologies.

Notons que le développement de la fabrication française des produits techniques en bois (ex. : panneaux CLT, bois lamellé, etc.) va crescendo. Entre 2018 et 2021, la production de produits d’ingénierie de la construction en France a ainsi augmenté de 25 % (source : CODIFAB). Aujourd’hui, il existe donc des solutions françaises pour la quasi-totalité des produits bois utilisés dans le bâtiment.

En 2022, 130 entreprises françaises sont engagées au sein du label « Bois de France® ». Ce nombre est en constante augmentation.

Pour des entreprises ou des ouvrages, il est tout à fait possible de cumuler les labels « Bois de France® », PEFC® et/ou FSC®.

Les Jeux Olympiques d’été, qui seront organisés à Paris en 2024 ont aussi la volonté de minimiser l’impact carbone de ces Jeux. Pour cela, l’usage du bois est notamment promu, grâce à la reconnaissance des avantages environnementaux du matériau, ne serait-ce que dans le village des athlètes.

Un nouveau label vient donc de voir le jour, sous l’impulsion de France Bois 2024, en charge de valoriser la filière bois dans le cadre des Jeux olympiques. Cet outil se nomme « France Bois Traçabilité® ». Il permet d’accompagner les maîtres d’ouvrages qui souhaitent atteindre des objectifs en matière de soutien à la gestion durable des forêts mais aussi de traçabilité.

À titre d’exemple, l’aménageur SOLIDÉO souhaite que les bois utilisés dans les lots du village des athlètes soient certifiés PEFC® ou FSC® à 100 %, et que 30 % des bois soient récoltés et transformés en France. France Bois 2024 propose même d’augmenter ce taux à 50 % de bois français sur l’ensemble des logements et équipements construits dans le cadre des Jeux Olympiques. Cet outil d’accompagnement va permettre d’atteindre ces objectifs, de poursuivre le développement de l’offre française et d’afficher des ambitions grandissantes concernant l’usage de bois techniques, dans le respect de l’équilibre forestier. Le label a bien sûr vocation à perdurer après l’échéance de 2024, pour accompagner les maîtres d’ouvrage et aménageurs qui vont nécessairement se tourner vers le bois pour respecter la règlementation environnementale RE 2020.

Comment s’assurer de produits issus d’un matériau performant et responsable ?

Au vu des attentes grandissantes pour un bois respectueux d’exigences sociétales, la labellisation des produits bois continue d’innover. Notamment en cumulant le respect de la gestion durable des forêts et de garantie de performance.

La performance des produits commence dans les scieries, en charge de transformer les grumes qui arrivent directement de la forêt. Les différentes planches, madriers et autres chevrons qui sont issus des troncs d’arbre et qui seront utilisés comme produits de la construction doivent en effet répondre à un certain cahier des charges et à des critères de qualité.

Pour être conforme au règlement européen sur les produits de la construction, les scieries sont notamment soumises au marquage CE, dont les critères se déclinent selon l’usage qui sera fait du bois. Ce marquage requiert du fabricant que son produit respecte les exigences réglementaires en vue de sa libre circulation sur l’ensemble du territoire de l’Union européenne. Il s’engage à ce que les performances réelles de son produit soient ainsi conformes aux performances déclarées. Il ne s’agit toutefois pas d’une marque de certification.

On peut donc trouver, par exemple, le marquage CE bois de structure lamellé-collé, ou encore le marquage CE panneaux à base de bois. Une liste de 18 marquages CE sont ainsi identifiés par l’organisme certificateur FCBA qui est également notifié par les Pouvoirs Publics au titre du Règlement Produits de Construction :

  • Marquage CE Bois aboutés à usage structurel
  • Marquage CE Bois de structure de section rectangulaire
  • Marquage CE Bois de structure lamellé-collé
  • Marquage CE Bois lamellé croisé
  • Marquage CE Éléments de structure préfabriqués utilisant des connecteurs à plaque métallique emboutie
  • Marquage CE Fenêtres extérieures résistant au feu
  • Marquage CE KERTO – RIPA
  • Marquage CE Kits de maisons à ossature bois
  • Marquage CE Lambris intérieurs et bardages bois
  • Marquage CE Panneaux à base de bois
  • Marquage CE panneaux de particules liés au ciment
  • Marquage CE Plafonds suspendus
  • Marquage CE planchers et parquets en bois ignifugés
  • Marquage CE Portes extérieures sans caractéristique de résistance au feu
  • Marquage CE Poteaux en bois pour lignes aériennes
  • Marquage CE Poutres et poteaux composites légers à base de bois
  • Marquage CE revêtements mureaux décoratifs – rouleaux et panneaux
  • Marquage CE Revêtements stratifiés

En complément, les produits de la construction peuvent prétendre à la marque de certification CTB, développée par l’institut FCBA. Depuis 1952, elle se décline sous plus de 20 applications, aussi bien sur des produits, des services et même des personnes. Elle concerne aussi bien le traitement et la finition des bois, les produits de literie, ceux en lien avec la production de tonneaux, ou encore la construction bois et l’ameublement… En détails, voici la liste des normes CTB existantes :

  • CTB A+
  • CTB Air+
  • CTB B+
  • CTB Bardage bois
  • CTB Bois acétylé Accoya
  • CTB Bois haute température
  • CTB Composants et systèmes bois
  • CTB Composants d’ameublement
  • CTB Constructeur bois
  • CTB Cubage bois ronds
  • CTB E+ Experts pathologies bois
  • CTB Finition Bois
  • CTB Fûts de tradition française
  • CTB Lamellés-collés aboutés
  • CTB Literie
  • CTB Merrains
  • CTB Nouvelle-Calédonie
  • CTB P+
  • CTB Panneaux de process
  • CTB Sawn Timber
  • NF Contreplaqués

Comme toutes les certifications, les certifications CTB établissent des critères précis que les produits, services et personnes doivent respecter pour être certifiés. La vérification de la conformité de ces critères avec les exigences du référentiel établi se fait par un organisme indépendant et accrédité, en l'occurrence FCBA.

S’il est difficile d’être exhaustif sur les certifications existantes, on peut encore citer ACERBOIS fixant des critères d’exigence sur les lamellés-collés. Cette démarche existe depuis 1993. En plus de faire le lien avec des objectifs de gestion durable des forêts, elle intègre notamment plusieurs critères supplémentaires sur les singularités du bois, les fentes et la taille des nœuds, etc.

Les menuiseries bénéficient aussi de labels, comme par exemple « Fenêtres Bois 21 ». Il référence des entreprises en capacité de fournir des menuiseries fabriquées en France et respectant un cahier des charges technique conforme aux règles de l’art.

Une garantie de performance jusqu’à la construction des ouvrages en bois

En complément des matériaux qualifiés par des certifications bois, les ouvrages finaux peuvent bénéficier de démarches spécifiques, attestant de leurs performances.

Voici une liste non exhaustive de labels existants sur le bâtiment :

  • Bâtiment Bas Carbone (BBCA)
  • Effinergie
  • BBC Effinergie Rénovation
  • PassivHaus
  • Etc.

On y parle principalement de performances énergétiques, aussi bien en neuf qu’en rénovation, pour prouver que les bâtiments bois permettent de limiter les consommations énergétiques, voire atteindre les standards d’un bâtiment passif, voire à énergie positive. Aussi, cela engendre une empreinte carbone bien plus faible, objectif particulièrement affiché par le label BBCA.

Enfin, des labels mettent l’accent sur la nature même des matériaux utilisés, comme par exemple « Bâtiment biosourcé ». Là aussi, la décarbonation de la construction est la principale motivation, grâce à l’intégration de ces matériaux performants, dont le bois, qui sont particulièrement vertueux sur le plan environnemental.

On constate donc que les labels et certifications bois se sont fortement développés depuis les dernières décennies, pour répondre à des objectifs de qualité et de performance, tout en faisant le lien entre les produits bois et la ressource forestière dont ils sont issus.