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Les gaz à effet de serre (GES) emprisonnent naturellement les rayons du soleil et maintiennent la température terrestre habitable. Mais depuis l'ère industrielle, les activités humaines conduisent à en rejeter massivement dans l'atmosphère, réchauffant la planète et dérèglant notre climat.
Parmi ces gaz - dioxyde de carbone (CO₂), méthane (CH₄), protoxyde d'azote (N₂O) - le CO₂ émis en grande quantité notamment par la combustion des énergies fossiles (charbon, pétrole, gaz), représente la part la plus importante des émissions de GES liées aux activités humaines. Une fois libéré, il reste des décennies dans l'atmosphère. C'est pourquoi maîtriser le cycle du carbone est devenu l'enjeu central de la lutte climatique.
La neutralité carbone, c'est un équilibre parfait. Imaginez une balance : d'un côté, toutes nos émissions de CO₂. De l'autre, ce que nous parvenons à absorber grâce aux puits de carbone naturels. Quand les deux plateaux s'équilibrent, nous atteignons la neutralité carbone. C'est exactement là que nos forêts entrent en scène !
La France s'est engagée à atteindre la neutralité carbone d'ici 2050, objectif inscrit dans la Stratégie Nationale Bas-Carbone (SNBC). Pour y parvenir, nous devons diviser par six nos émissions de gaz à effet de serre. Un défi colossal ! Le matériau bois et nos 17,5 millions d'hectares de forêts représentent un atout majeur dans cette course contre la montre climatique. (Source : Ministère de l'Agriculture et de la Souveraineté alimentaire)
Pour atteindre la neutralité carbone, il faut réduire les émissions de CO₂ et extraire le CO₂ déjà présent dans l'atmosphère. La forêt et le bois agissent sur ces deux leviers simultanément.
Le processus repose sur un mécanisme naturel fascinant : la photosynthèse. Grâce à l'énergie solaire, les arbres transforment le CO₂ atmosphérique en matière organique qui forme le bois.
Contrairement à une idée reçue, les arbres ne se contentent pas de "consommer" le CO₂ pour le rejeter sous forme d'oxygène. Ils intègrent le carbone dans leur structure - tronc, branches, racines - créant un véritable réservoir de carbone qui reste emprisonné même après la récolte, dans les matériaux de construction, meubles ou autres produits bois.
Cette capacité unique fait du bois un matériau qui "apparaît comme par magie avec de l'air, de l'eau et du soleil". Le bois stocke ainsi du carbone de manière durable, transformant nos forêts en véritables puits de carbone actifs dans la lutte contre le changement climatique.
Source : ADEME
1. Absorption du CO₂ par la photosynthèse
Les arbres absorbent le dioxyde de carbone (CO₂) présent dans l’atmosphère grâce à la photosynthèse.
Avec l’énergie solaire, ils transforment le CO₂ + l’eau en glucose (sucres) et en oxygène.
C’est la base : 6 CO₂ + 6 H₂O → C₆H₁₂O₆ + 6 O₂
2. Transformation en matière organique (bois)
Le glucose sert à produire la cellulose, l’hémicellulose et la lignine, qui constituent la structure du bois.
En pratique, près de 50 % de la masse sèche du bois est constituée de carbone.
Ce carbone est directement issu du CO₂ atmosphérique capté par l’arbre.
3. Stockage du carbone dans le bois
Tant que le bois n’est pas décomposé ou brûlé, le carbone reste stocké dans sa structure.
Cela signifie que les forêts et les produits en bois (meubles, charpentes, constructions…) sont de vrais réservoirs de carbone.
4. Libération du CO₂
Si le bois brûle, le carbone retourne dans l’atmosphère principalement sous forme de CO₂. Si le bois se décompose, le carbone retourne dans l’atmosphère sous forme de CO₂ voire de CH₄, qui est un gaz à effet de serre beaucoup plus puissant que le CO₂.
Mais si le bois est utilisé dans des bâtiments ou objets durables, ce stockage peut durer des décennies voire des siècles.
En résumé :
Le CO₂ de l’air est capté par l’arbre → transformé en carbone solide dans le bois → stocké tant que le bois existe.
Il existe un concept simple pour expliquer le pouvoir climatique des forêts et du bois : les 3S. Séquestration, stockage et substitution. Ce concept, adopté par l'ensemble de la filière forêt-bois et les acteurs de la transition écologique, permet de quantifier concrètement la contribution significative des forêts françaises à la lutte contre le réchauffement climatique.
La séquestration, c'est le super-pouvoir des arbres ! Grâce à la photosynthèse, ils captent le CO₂ de l'air et le stockent dans leurs feuilles, leurs branches, leurs troncs, leurs racines et dans les sols.
Entre 2014 et 2022, nos forêts ont capturé en moyenne 39 millions de tonnes de CO₂ par an. Les forêts françaises stockent actuellement plus de 2,8 milliards de tonnes de carbone. (Source : IGN - Inventaire forestier 2024)
Une fois capturé, le carbone reste stocké dans les produits bois pendant toute leur durée de vie. Le bois permet de fabriquer une multitude de produits : charpentes, ossatures de construction, meubles, emballages et papiers-cartons. Durant toute la vie de ces produits, le carbone séquestré par les arbres pendant leur développement reste immobilisé, représentant autant de CO₂ en moins dans l'atmosphère.
Les produits de construction constituent des stocks de carbone de durées variables mais significatives : de quelques décennies pour les emballages et papiers jusqu'à plusieurs siècles pour les charpentes et structures bois ! Cette diversité d'usage permet un stockage échelonné dans le temps. En France, les produits bois stockent actuellement l'équivalent de 5 tonnes de CO₂ par habitant - soit l'équivalent de 5 allers-retours Francfort-Paris en avion pour chaque Français. (Source : CITEPA)
Le troisième S recouvre deux effets complémentaires qui démultiplient l'impact climatique du bois. Que ce soit dans le domaine de la construction, de l'emballage, de l'ameublement ou de l'énergie, le bois est une alternative décarbonée et biosourcée pouvant se substituer aux autres matériaux d'origine fossile ou très émetteurs de CO₂. Ainsi, l'émission de 32 millions de tonnes de CO₂ est évitée par an en France grâce à l'utilisation du bois à la place d'autres matériaux, soit l'équivalent d'un quart des émissions du secteur du transport en France. (Source : IGD IGN)
La substitution matière : c'est l’utilisation du bois en substitution de matériaux à forte empreinte carbone (béton, acier, brique, aluminium), c'est-à-dire plus consommateurs de ressources et d’énergies fossiles.
La substitution énergie : le bois utilisé à la place d’énergies non renouvelables (gaz, pétrole, charbon) permet d'éviter des émissions de GES d'origine fossile. Il représente 61% de la consommation primaire d'énergies renouvelables pour usage de chaleur en France.
En savoir plus sur le bois, ce matériau de construction qui nous réserve de belles surprises.
En savoir plus sur le chauffage au bois, une solution qui coche beaucoup de cases.
Le bois est le seul matériau de construction véritablement renouvelable. Contrairement aux matériaux fossiles ou minéraux, il se régénère naturellement grâce à la croissance des arbres.
La gestion forestière durable garantit cette capacité selon la définition de l'ONU : "maintenir la diversité biologique, la productivité, la capacité de régénération et la vitalité des forêts". En France, chaque forêt est gérée selon un plan durable établi sur plusieurs décennies.
Les techniques modernes - éclaircies, coupes raisonnées, plantation d'essences adaptées - optimisent production et stockage carbone, assurant la pérennité de la ressource pour les générations futures.
En savoir plus sur nos forêts et leur croissance.
En savoir plus sur la coupe, un acte de gestion durable.
Si la forêt et le bois disposent d'atouts considérables pour contribuer à la neutralité carbone, des défis majeurs doivent être relevés d'ici 2050 :
L'adaptation des forêts au climat : Face aux défis climatiques, nos forêts françaises sont sous pression : sécheresses, tempêtes, scolytes et maladies les fragilisent de plus en plus. Certaines essences comme l'épicéa ou le frêne souffrent particulièrement de ces bouleversements. Le changement climatique s'accélère trop rapidement par rapport à la capacité naturelle d'adaptation des arbres. C'est pourquoi la France s'est fixé un objectif ambitieux : renouveler 10 % de sa forêt dans les 10 prochaines années avec des essences mieux adaptées au climat futur. Cette transition écologique nécessite des investissements considérables mais essentiels pour préserver nos écosystèmes forestiers.
En savoir plus sur l'évolution de nos forêts face aux nouveaux défis climatiques.
Le développement des usages du bois : Le bois joue un rôle prépondérant dans notre société en quête de solutions décarbonées pour lutter contre le changement climatique. Biosourcé, renouvelable, le bois a aussi cette capacité unique à stocker le carbone capté par les arbres durant leur croissance, et ceci dans la durée. Le bois est également une source de chaleur renouvelable, essentielle pour permettre la baisse de notre recours aux énergies fossiles. La nécessaire transition écologique ne sera ainsi possible qu’avec le développement de nos usages du bois.
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La montée en compétences : La transformation écologique nécessite formations adaptées et soutien public à la hauteur des enjeux. Aujourd'hui, 420 000 femmes et hommes sont engagés dans la filière forêt-bois.
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