Moiser solives avec du chêne ou sapin?

Si les 550 que vous indiquez sont bien des entraxes et non un espacement entre solives, celles-ci sont correctes avec un taux de flexion de 35%, une flèche de L/340 et une déformation de 10mm.

De plus, des entraxes de 550 donnent des espacement entre solives de 550-180=370mm. Si vous ajoutez des joues de 55mm de chaque coté des solives, il ne restera que 370-110=260 et vous n'aurez pas assez de recul pour un perçage précis des trois éléments (mèche + perceuse) en même temps et pour enfoncer à force des boulons de charpente de 320mm.

Merci pour la réponse.

Je viens de remesurer pour être sûr, et petit correctif :

• Les solives chêne font 150 (hauteur) x 120 (largeur)
• L'entraxe moyen est de 550 mm, donc un espacement moyen entre solives de 550 - 120 = 430 mm
• la solive que je veux moiser est distante de 430 mm d'un côté et 450 mm de l'autre par rapport aux solives voisines.
• Les solives voisines n'ont pas besoin d'être moisées

1) Je pensais ne mettre une joue que d'un seul côté, le côté où il y a 450 mm d'espace inter-solives. Du coup avec du 60 mm, il restera 450 - 60 = 390 mm d'espace inter-solives. Qu'en pensez-vous ?

2) Du chêne de 180 x 180 refendu / recoupé en 3 pour faire une joue d 180 x 60 serait-il adapté, ou bien le chêne travaille-t-il davantage dans le temps et est-il davantage suceptible à éclater ?

Ou vaut-il mieux mettre du classique bataing sapin 63 x 175 ?

3) La solive chêne dont je parle doit être moisée car, même si, en situation normale, la flèche est tout à fait acceptable, le fait est que quand on marche / saute un peu au dessus (pour faire des test), la flèche devient assez visible, et du coup c'est inconfortable de marcher au dessus, ça vibre à quelques Hertz !

Une raison possible est qu'il y a deux gros noeuds sur cette solive chêne.
Une idée pour résoudre ce problème ?

D'une manière générale, vos solives restent correctes du point de vue mécanique avec un taux de flexion de 43%, mais une flèche de l'ordre de L/275. Il suffit donc de quelques ""défauts"" du bois pour modifier ces résultats.

Pour ""renforcer"" une solive, soit on utilise un bois comparable au niveau des caractéristiques mécaniques, soit on palie les différence en augmentant les sections.

Dans votre cas, vous allez utiliser des bois avec des caractéristiques comparables, mais la solive en place est en bois très sec, sans doute proche de 14%, alors que les bois ajouté ne seront QUE ressuyés avec un taux d'humidité sans doute proche des 25%. Vous n'êtes sans doute pas en capacité de le vérifier, dans la mesure où vous ne possédez sans doute pas le testeur nécessaire, à pointes longues sur sonde marteau.

Dans cette situation, le moisage se réalise par un flasque de chaque côté de la solive à renforcer.

Mon conseil est le suivant :

1) Faites refendre la poutre Chêne de 180 x 180 de telle sorte d'obtenir deux solives de 75 x 180 brutes de sciage. Ce qui donnera une fois sec du 70 x 175. Ne coupez à longueur que sur place pour être au plus près du mur.

2) Procurez-vous des bandes de liège de faible épaisseur (2-3mm) que vous collerez de chaque coté de la solive existante ainsi que sur l'arase haute des flasques que vous allez ajouter. Le but est d'éviter les grincements provoqués par le frottement des bois.

3) Procurez-vous 4 boulons de charpente à corps lisse (corps et filetage de même diamètre et tête carrée) 300 x 12 mm et 8 rondelles extra-larges (généralement vendues ensemble)

4) C'est à ce point que les difficultés arrivent. 120+75 = 195mm et 430-75=355mm. Or il vous faudra une mèche de 12 x 300mm pour percer l'ensemble qui doit être percé sans aucun jeu. 

Il vous faudra donc percer l'un des flasque à 120 mm des extrémités et respectivement à 40mm de l'arase haute et 70mm de l'arase basse.

5) Assemblez les deux flasques et la solive aves des serre-joint en prenant soin de bien faire ""coller"" l'arase haute sous le plancher.

6) Introduisez la mèche dans l'un des trous, ce qui vous laissera assez de recul pour passer une perceuse à renvoi d'angle, indispensable dans ce cas, que vous aurez sans doute à vous procurez par location.

7) Percer les trois pièces en même temps, perpendiculairement aux solives et bien de niveau avec une extrême précision pour qu'il ne résulte aucun jeu. Je vous préviens que c'est TRES sportif de percer 270mm en D.12 droit et sans bouger.

8) Enfoncez les quatre boulons munis de leurs rondelles et serrez jusqu'à compostage de la moitié de l'épaisseur des rondelles dans le bois. Vérifiez le bon serrage à trois mois puis 6 mois et un an après.

C'est une belle expérience à vivre dans une vie, mais si vous suivez le principe, vous serez content de vous et du résultat. Bon courage

Un grand merci pour la réponse @Boisphile.

J'avais posté une réponse hier, mais pour une raison inconnue, le post n'est pas passé.

Pour fixer les flasques près du mur je vois 3 possibilités :

• a) creuser un trou de 180 x 75 mm dans la maçonnerie (en moellon), pour que le flasque "repose" sur le  mur
  
  
• b) fixer uniquement le flasque contre l'ancienne solive avec les boulons. Mais dans ce cas, j'ai l'impression que cela ne fera qu'ajouter du poids sur l'ancienne solive (déjà faible). N'est-ce pas contradictoire avec le but recherché ? En effet le poids qu'est censé reprendre le flasque reposera totalement sur l'ancienne solive. Comment cette solution peut-elle être efficace ?
  
  
• c) créer un chevêtre entre l'ancienne solive (à moiser) et la solive voisine, au niveau du mur. Une sorte de chevêtre / muralière fixée à la fois sur les solives voisines et sur le mur : les pierres du mur seraient percées en 12mm ou 15mm, et le chevêtre/muralière serait fixé avec des tiges filetées ou vis + scellement chimique.   Enfin le flasque, en jaune ci-dessous, serait fixé sur ce chevêtre avec un sabot :
  
  
  

Qu'en pensez-vous entre ces 3 solutions ?

Par ailleurs, quelles sont les règles habituelles pour ceci:

> Il vous faudra donc percer l'un des flasque à 120 mm
> des extrémités et respectivement à 40mm de l'arase
> haute et 70mm de l'arase basse.

Pourquoi 70 mm depuis le bas et 40 mm depuis le haut ? (par curiosité, est-ce mieux que les boulons du soient plus loin de l'arase basse que de l'arase haute)

Merci encore !

b) en oubliant les ""impressions"".

Les règles sont celles que je vous ai décrit. La solive doit être percée à 3 diamètres de ses arases mais les flasques dépassent de 30mm sous la solive existante et curieusement 30 + 40 = 70 du bas du flasque et 40 du haut.

Puisque que vous semblez douter, sachez que cela ne doit rien au bricolage, vous êtes là dans de l'assemblage structurel qui ne doit rien au hasard, aux suppositions et aux approximations.

Merci @Boisphile pour la réponse !

Non non, je ne doute pas (j'ai toute confiance en les experts !), c'est juste pour être sûr de bien comprendre.

J'ai bien fait de demander, car j'aurais naturellement plaqué les flasques davantage vers le haut (il y a des cales entre solives et lambourdes, ce qui laisse la possibilité d'avoir l'arase basse du flasque = en face de l'arase basse de la solive). Je retiens donc la règle de la distance 3 diamètres des arases, ici donc 40 mm.

Pour ma culture personnelle, auriez-vous une recommandation de livre d'ingénierie bois, ou une documentation PDF ou norme, concernant tout ce qui touche le solivage, et réparation de solivage (moisage), etc. ?

Cela ne remplace pas l'avis d'expert ni l'expérience, mais étant dans la recherche, par déformation professionnelle, j'aime me cultiver avec des ouvrages de référence :) Si à tout hasard vous en connaissez...