Conseil pour étage avec flèche importante
Bonjour,
Après quelques heures passées sur ce forum à la recherche d'informations concernant le sujet qui me préoccupe, je décide de rejoindre votre communauté afin d'exposer directement mon problème.
J'ai acquis il y a trois mois un pavillon en pierre construit dans les années 1950 et rénové il y a 10 ans par l'ancien propriétaire.
Ce bien est composé de trois niveaux (rez de chaussée et deux étages), auxquels s'adjoint un espace aménagé sous les combles pour une superficie totale approximative de 160m2.
La rénovation a vraisemblablement donné lieu à d'importantes transformations : des dires de l'ancien propriétaire, le premier étage était notamment constitué de plusieurs pièces dont les cloisons ont été abattues afin de ne former qu'un seul grand espace d'une surface de 60m2. A ce même étage, une ouverture de 6m a été créé afin de poser une magnifique baie vitrée donnant sur une terrasse surélevée en ossature bois de 35m2. A chaque niveau un plancher en jatoba massif a également été posé sur l'ancien plancher. Le charme a donc opéré lors de mon achat.
Ce qui me suciste aujourd'*** quelques inquiétudes prend sa source dans un petit dégat des eaux survenu lorsque l'un des raccords des colonnes balnéo (et donc raccord annexe non directement connecté à l'arrivée d'eau) de la cabine de douche de la salle de bain installée au second étage a lâché en cours d'utilisation. Du fait d'une intervention rapide sur la source du problème, les dégâts sont vraisemblablement sans gravité mais m'ont amené à la décision de changer la cabine incriminée et pourquoi pas de rafraichir cette salle de bain qui après 10 ans ne fait plus montre d'une quelconque splendeur. J'ai donc étudié diverses solutions, mais rapidement le faisceau de mes réflexions s'est orienté sur un ensemble de problèmes que je n'avais jusqu'alors pas identifié : le plancher.
Tout d'abord, les éléments de la salle de bain sont posés à même le plancher de structure (sous le sur-plancher marin principalement posé par esthétisme). L'eau et le bois ne faisant pour moi pas bon ménage, j'ai donc en premier lieu exploré les différentes solutions s'offrant à moi pour protéger correctement la structure. Mais un second point m'a frappé : le plancher n'est pas de niveau, et qu'importe la couche protectrice déposée dans la salle de bain, un écoulement important se dirigerait aisément vers le reste des pièces de l'étage, compromettant encore une fois la structure.
Fort de ce raisonnement, je me suis alors intéressé à la pente du plancher et j'ai pu mesurer grossièrement une flèche de 35-40mm pour une portée d'environ 7m. M'en remettant aux abaques, cette flèche dépasse largement les normes admises aujourd'***.
Continuant ma réflexion, j'ai décidé d'étudier plus en profondeur les rénovations effectuées par l'ancien propriétaire. J'ai pu retirer proprement un coffrage réalisé dans la cage d'escalier joignant le premier et le second étage. Ceci m'a permis d'observer une des solives ainsi que les différentes strates l'entourant : le plafond de l'étage inférieur en dessous, le plancher de structure et le mur de brique cloisonnant l'espace entre la cage d'escalier et l'une des chambre au second étage au dessus. Par ce biais, j'ai également découvert que les deux poteaux cintrant l'escalier n'étaient pas purement décoratifs mais pourvoyaient certainement un soutien aux solives du second étage. Finalement, j'ai aussi pu mesurer approximativement les dimensions des solives et leur entraxe : madriers de 7x21 (probablement 75x22) espacés de 40-50cm.
Etant donné ces mesures, et sous l'hypothèse que toutes les solives soient également espacées, il me semble que les madriers soient sous dimmensionnés pour un plancher courant - toujours selon les abaques et une portée de 7m. Ceci pourrait alors expliquer l'affaissement constaté du plancher.
Autre détail, et possiblement d'importance, le plâtre du plafond du premier étage n'est pas homogène autours des poteaux que je mentionnais plus tôt et que je suppose contribuer au maintient de la structure. Ceci me laisse imaginer qu'ils ont été rajouté après la rénovation - hypothèse corroborée par le fait qu'ils reposent au sol sur le sur-plancher en jatoba et qu'un autre pilier a été posé au rez de chaussée dans la même zone. Autour de ce dernier pilier, le plafond a également été repris assez grossièrement.
Je crois donc qu'il est très possible qu'une erreur a été commise lors de la rénovation, amenant à un affaissement du plancher au second étage qui a été réglé ensuite par la pose de ces trois piliers et poteaux.
N'ayant aucune information sur l'expertise des personnes ayant réalisées ces travaux, je ne suis pas très rassuré. J'envisage ainsi de faire venir un expert qui sera à même de m'informer de l'intégrité de la structure en l'état. Si celle-ci est viable, je peux probablement alors envisager sereinement de re-niveler le plancher ou de vivre avec. Dans le cas contraire, il faudra probablement mettre en oeuvre de bien plus lourds et bien plus coûteux travaux, et selon mes recherches il semblerait que je dispose d'une fenêtre de tir pour me retourner contre l'ancien propriétaire.
En effet, j'ai trouvé un certain nombre de décisions en cassation renvoyant notamment à l'article 1792 du code civil. Selon cet article, "tout constructeur d'un ouvrage est responsable de plein droit, envers le maître ou l'acquéreur de l'ouvrage, des dommages, même résultant d'un vice du sol, qui compromettent la solidité de l'ouvrage ou qui, l'affectant dans l'un de ses éléments constitutifs ou l'un de ses éléments d'équipement, le rendent impropre à sa destination". Dans de nombreux cas de rénovations douteuses, on observe que la jurisprudence se prononce en faveur de l'acquéreur - on parle alors de "rénovation assimilable à la construction d'un ouvrage". Certaines décisions passées incluent notamment dans ce contexte la "modification de la distribution intérieure" - soit notamment les décloisonnements.
Dans d'autres cas, il faut pouvoir écarter la clause exonératoire de garantie pour vice caché en prouvant la mauvaise foi du vendeur. Or encore, la jurisprudence tend à laisser penser que celui-ci est considéré conscient des risques et malfaçons lorsqu'il a mené des travaux de rénovation. S'il a fait appel à une entreprise pour cela, il peut se retourner contre elle.
Evidemment, rien n'est gagné et le risque pris en cas de procédure peut largement dépasser le coût de remise en conformité. Tout l'enjeux étant pour moi de déterminer l'option qui me sera la plus favorable.
En conclusion, je pense aujourd'*** ne rien toucher avant la venue d'un ou plusieurs experts et, selon leur diagnostic, d'un conseil juridique afin de ne pas détruire de potentielles preuves où de me lancer dans des travaux inutiles car négligeants de problèmes plus profonds.
Toutefois, étant jeune primo-accédant et n'ayant qu'une très vague connaissance du bâtiment, je suis curieux de vos retours sur mon analyse et de vos possibles conseils. Notamment, je me questionne sur le type d'expert à commissionner pour réaliser un diagnostic de la situation : charpentier, architecte, ingénieur ?
Aussi, je vous présente mes excuses pour ce pavé que j'espère ne pas être trop indigeste.
Merci !
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