Zoom sur le bois dans les Jeux de Paris
Solivage plancher bois

Solivage plancher bois

il y a 1 jour

Bonjour à tous, Je rénove une maison de 8,7mx8,5m avec un mur de refend divisant la portée en 5,5m et 3m. La toiture est en fermettes (35x110mm et entraxe 600mm). Je souhaite créer un plancher afin d’aménager plus tard les combles en surface habitable (2 chambres et 1 salle de bain). La toiture sera probablement remplacée par une toiture traditionnelle et non transformée/doublée. Ma problématique se situe sur la partie ayant une portée libre de 5,5m. Selon les renseignements obtenus, je n'obtiens pas toujours les mêmes réponses et je sollicite donc votre avis. Le projet est de doubler les fermettes avec des madriers 75x225 et d'ajouter un madrier entre chaque fermette afin d'obtenir un entraxe de 300mm. Puis entretoises et enfin plancher OSB22mm. 1) Est-ce que selon vous du madrier 75x225 est adapté? 2) est-ce que du bois d'ossature 45x220 est adapté? 3) La différence entre des solives en C18 et C24 est-elle significative dans mon projet? selon la scierie et l'arrivage mon fournisseur a soit du C18 soit du C24 mais il ne peut évidemment pas me dire ce qu'il aura lors de la commande. Merci

5 réponses

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1. Solivage plancher bois il y a 1 jour

1) Les fermettes vivent leur vie et la plancher vit sa vie, les deux indépendamment les uns des autres.

2) Avec un bois (pas un prix) C24 sec = H maxi 18% - Pour une portée de 5500 et des entraxes de 417 mm la section doit être de 100 x 250, mais vous n'obtiendrez jamais un bois sec dans cette section. Je conseillerait plutôt un BMA (Bois Massif Abouté ou un contrecollé en 120 x 240 avec entraxes de 417 (pour dalles OSB 3 en 2500 x 675 x 22mm) - Réactions aux appuis 320kg - Flèche à terme après fluage L/395 - Déformation attendue de l'ordre de 14mm.

Pour la portée de 3mètre, avec les mêmes entraxes vous passez avec du Bois massif en C24 de 50 x 175.

2. Solivage plancher bois il y a 17 heures

C'est à la fois Intéressant et perturbant d'avoir des avis aussi différents. Vous êtes le premier à me conseiller de dissocier les fermettes actuelles du futur plancher. On m'a à chaque fois conseillé de boulonner les madriers aux fermettes et d'en rajouter un intermédiaire de sorte à obtenir un entraxe de 300mm. (Le plafond BA13 de l'étage inférieur étant fixé sur les fermettes actuelles, celles ci ne pourront être supprimés à terme)


J'entends votre réponse et en prends note.

Quelle serait la flèche/déformation dans mon cas ? Madrier de 75x225 entraxe de 300mm?  


3. Solivage plancher bois il y a 16 heures

Je comprends que vous ayez des avis divergeant et je n'en suis pas étonné, mais n'oubliez pas que moins on sait et plus on affirme.

Il est facile de comprendre, même en étant pas spécialiste, qu'une fermette est un ''système'' triangulé dont tous les éléments sont dépendant les uns des autres et notamment sous les effets des charges de couverture mais aussi sous les effet des évènements climatiques et en particulier du vent. Quand le vent souffle sur un versant de la couverture donc une pression, il se crée une dépression sur l'autre versant. Il est bien évident que la fermettes se déforme sous ces effets et par exemple les jambettes verticales ont un effet sur les entraits. Si vous ajoutez les effet des charges de plancher sur le même entrait, on cumule les déformations. Tout cela crée des interférences entre les effets des charges de plancher, de toiture et climatiques.

Pour en revenir à vos madriers, le rapport entre la portée et leur hauteur n'est pas très bon, le calcul est le suivant :

Solives bois massif C24 - sec H maxi 18% pour plancher habitable (hors charge de plafond) - Portée 5500 entraxes 300 - Section 75 x 225 - Réactions aux appuis 215kg - Flèche à terme après fluage L/305 - Déformation attendue de l'ordre de 18mm.

En outre, je vous rappelle que les petites rives de dalles de plancher doivent OBLIGATOIREMENT reposer et être fixées sur les solives. Cela implique que les entraxes des solives soit un sous multiple de la longueur utile desdites dalles.

Je rappelle également qu'un plancher est un ouvrage structurel porteur dont les calculs et le mise en œuvre ne doivent rien aux approximations et au bricolage.

Si vous faites réaliser ces travaux par une entreprise, je vous engage vivement à spécifier, signer et faire signer par l'entreprise, que ces travaux seront exécutés dans le respect de la norme NF P 03-001 - Marchés privés - Cahiers types - Cahier des clauses administratives générales applicable aux travaux de bâtiment faisant l'objet de marchés privés.

J'espère avoir rempli mon devoir de conseil en tant qu'Expert, libre à vous de faire comme vous l'entendez, ce sera votre responsabilité.

4. Solivage plancher bois il y a 13 heures

Merci encore pour vos conseils.

Concernant le professionnel qui réaliserait cet ouvrage, j'en ai rencontré 2 jusqu'ici. L'un réalise le plancher en madrier tel qu'évoqué plus haut. Le second pose des HEB afin de diviser la portée par 2 et réalise le plancher en bastaings 63x160. 

D'après mes investigations l'option madrier paraît un peu légère (et vous le l'avez confirmé). L'option HEB ne me séduit pas mais je me demande si je ne la préfère pas à votre alternative en lamellé collé. 

5. Solivage plancher bois il y a 2 heures

Le système avec HEB provient d'une entreprise bénéficiant d'un brevet. Ce HEB est généralement posé à un endroit précis et soutenu par des poteaux incérés dans les cloisons. Cela mérite une étude particulière et en particulier sa position par rapport à la position de la jonction des deux parties de l'entrait lorsqu'il y a une plaque de jonction.

Je vous engage vivement à demander une note de calculs par un BE qui prend en compte ces éléments.

Mais là encore c'est vous qui décidez, la transformation de combles est une affaire extrêmement sérieuse à ne pas confier au premier venu. Le métier d'Expert Bois nous en fait voir de toutes les couleurs de la part d'entreprises plus ou moins championne du monde qui savent tout (<<On fait toujours comme ça et on n'a jamais de problème>>). On n'a pas de problème pourquoi ? Parce que dans le plupart des cas les VRAIS désordres arrive après la période des dix ans = pas d'assurance = pas de déclaration = pas de désordre.

D'ailleurs, l'AQC (Agence Qualité Construction) met en garde (Ce n'est pas moi) :

http://boisphile.over-blog.com/categorie-895720.html 

Et voici ce qu'en pense l'Agence Qualité construction

Combles perdus :

Les risques d’une transformation 

> LE CONSTAT

Rendre habitables des combles perdus représente une intervention lourde et à haut risque.

Ces travaux peuvent entraîner des déformations des charpentes, des couvertures, des planchers créés, des cloisons du rez-de-chaussée,...

Ces désordres sont généralement graves et peuvent aller jusqu'à l'effondrement des planchers créés et des charpentes modifiées.

> LE DIAGNOSTIC DES DÉSORDRES 

Les désordres ont pour cause l'ignorance des contraintes nouvelles qui résultent de la modification des hypothèses de calcul d'origine, ainsi que de défauts variés de mise en œuvre.

Défauts de renforcement

> Des éléments porteurs :

Les fermettes industrielles sont reliées entre elles par des entretoises, des contreventements et des barres antiflambements qui assurent la stabilité de l'ensemble

Pour rendre habitables ces combles perdus, il faut supprimer toutes les barres encombrant le volume central et créer un plancher porteur.

La suppression des barres en volume central avant renforcement des fermettes provoquera leur ruine, sinon de graves déformations généralement impossibles à reprendre ultérieurement. Certaines barres raidissent notamment l'arbalétrier. Avant de les supprimer, il faut renforcer les arbalétriers existants au risque de les voir fléchir

> Aux points singuliers :

Des précautions doivent également être prises lors de la création des trémies nécessaires à l'escalier d'accès aux combles, aux lucarnes ou aux fenêtres de toit. Pour les réaliser, il est nécessaire de sectionner l'entrait ou l'arbalétrier d'une fermette existante.

Des chevêtres nouveaux reportent alors les charges sur les deux fermettes voisines. Celles-ci risquent de s'affaisser si elles ne sont pas suffisamment renforcées.

Malfaçons diverses :

• Les assemblages : tiges filetées passant dans des percements trop grands, clous et vis en nombre insuffisant, trop courts ou mal implantés (trop près du bord), etc. Le jeu ainsi provoqué dans les assemblages risque d'entraîner des déformations de structures qui s'additionnent aux déformations existantes des fermettes.

• La fixation des poutres longitudinales sans pénétration dans les pignons maçonnés est aussi particulièrement risquée.

• Des nouvelles solives sous-dimensionnées ou non entretoisées. Le nouveau plancher risque alors de s'affaisser. Ce risque existe également si les solives sont en appui sur des éléments déformables comme une poutre longitudinale mal conçue ou mal réalisée, par exemple.

L'affaissement du plancher peut entraîner des fissurations et même l'effondrement du plafond sous-jacent, le flambement et la fissuration des cloisons de l'étage inférieur, la fissuration des cloisons des combles,… Les pignons maçonnés en parpaings creux peuvent aussi se fissurer par traction.

> LES POINTS SENSIBLES 

• La conception.

La transformation d'une charpente nécessite une très bonne connaissance des structures et des charpentes. Elle exige de vérifier par le calcul tous les points clés.

• Les assemblages sont fortement sollicités.

Leur faiblesse entraîne la fragilisation de toute la charpente.

• La qualité des bois doit garantir leur tenue 

> LES CONSEILS DE PREVENTION

 • Le phasage des travaux doit permettre de préserver la stabilité de l'ouvrage à chaque instant du chantier. Par exemple, il ne faut pas supprimer les contreventements d';origine avant d'avoir mis en place les nouveaux ou, le cas échéant, des contreventements provisoires ;

• Porter une attention toute particulière au déroulement des travaux.

Contrôler la bonne exécution de chaque phase avant de passer à la suivante ;

• Les bois et panneaux de plancher utilisés doivent être secs et préservés des reprises d'humidité en cours de chantier. N'utiliser que des produits de qualité ;

• Veiller de très près à la bonne exécution des assemblages.  

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